Hermes et le jardinier

02/12/2023

Un membre de la famille fondatrice de l'illustre maison de luxe Hermès a récemment fait part de son intention inattendue de nommer son employé de maison comme héritier de sa fortune. Célibataire et sans descendance, il envisage d'adopter son fidèle jardinier et homme à tout faire, âgé de 51 ans et originaire d'une famille marocaine modeste. Cette décision, rapportée par la Tribune de Genève, s'inscrit dans une démarche visant à transformer radicalement sa succession.

Nicolas Puech, résidant dans le canton du Valais en Suisse, est un actionnaire majeur d'Hermès, détenant 5,7% de l'entreprise. Sa fortune, évaluée entre 9 et 10 milliards de francs suisses, représente un héritage considérable qu'il souhaite désormais transmettre à son employé de longue date.

Cependant, cette décision rencontre des obstacles légaux et éthiques. En 2011, Puech avait signé un pacte successoral, un engagement plus contraignant qu'un testament, avec une fondation genevoise nommée Isocrate. Cette fondation, axée sur le soutien au journalisme et la lutte contre la désinformation, devait être la bénéficiaire principale de son héritage. La fondation Isocrate a exprimé des réserves quant à l'annulation unilatérale du pacte successoral par Puech, tout en se montrant ouverte à des discussions futures.

Le processus d'adoption de l'employé, bien que légal et actuellement en cours, soulève des questions quant à la faisabilité de modifier une succession déjà juridiquement engagée. Cette affaire illustre la complexité des affaires de succession dans le contexte des grandes fortunes et des engagements philanthropiques.