Investir en Bourse ou dans l’immobilier à Paris : Le Cas d'un Investisseur en 2000

12/09/2024
Bourse ou immobilier?
Bourse ou immobilier?

Investir en bourse ou dans l'immobilier sont deux stratégies financières populaires qui offrent des avantages distincts. Pour illustrer ces différences, prenons deux investisseurs en 2000 : l'un place 100 000 euros dans un fonds indiciel répliquant le S&P 500, l'autre acquiert un bien immobilier à Paris pour 100 000 euros. En analysant les performances de ces deux investissements sur deux décennies, nous pourrons dégager des conclusions claires sur la rentabilité de chacun.

Par Bertrand Dubourg

1. La performance boursière du S&P 500 de 2000 à 2023

L'investisseur qui place 100 000 euros dans un fonds répliquant l'indice Standard & Poor's 500 (S&P 500) en 2000 aurait fait face à plusieurs périodes de volatilité. L'éclatement de la bulle internet (2000-2002), la crise financière de 2008, ainsi que la pandémie de COVID-19 ont marqué des baisses importantes du marché. Toutefois, sur le long terme, le S&P 500 a montré une tendance haussière remarquable.

En 2000, l'indice S&P 500 oscillait autour de 1 400 points. En 2023, il avoisine les 4 500 points, avec des hausses significatives aidées par l'essor de la technologie et de l'innovation. Selon des études historiques, le rendement moyen annuel du S&P 500 est d'environ 7% à 8%, ajusté pour l'inflation.

Ainsi, en supposant un rendement annuel moyen de 7%, les 100 000 euros investis en 2000 auraient crû de manière composée pour atteindre environ 432 000 euros en 2023. Ces chiffres excluent les frais de gestion et la fiscalité, mais incluent la capitalisation des dividendes. Malgré les fluctuations, ce placement s'est avéré extrêmement rentable pour l'investisseur, particulièrement après les années de redressement économique qui ont suivi la crise de 2008.

Immo ou markets?
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2. L'investissement immobilier à Paris de 2000 à 2023

Le deuxième investisseur choisit d'acquérir un bien immobilier à Paris en 2000 pour un montant de 100 000 euros. À cette époque, le prix au mètre carré dans la capitale oscillait autour de 3 500 euros, selon les statistiques des notaires. Ce montant permettrait donc l'achat d'un appartement d'environ 28 m² dans un arrondissement parisien.

Depuis 2000, les prix de l'immobilier à Paris ont connu une hausse continue. En 2023, le prix moyen au mètre carré dans la capitale dépasse les 10 000 euros dans de nombreux quartiers, avec des pics dans les arrondissements les plus prisés. L'appartement initialement acheté pour 100 000 euros vaudrait aujourd'hui autour de 280 000 euros, soit une multiplication par près de trois du capital investi.

En outre, si l'investisseur a loué cet appartement pendant les 23 ans de détention, il aurait bénéficié de revenus locatifs stables. En supposant un rendement locatif de 3% à 4% par an, cela aurait représenté une rentrée d'argent significative, même si elle est partiellement soumise à la fiscalité des revenus fonciers.

Graphique comparant la performance d'un investissement de 100 000 euros en bourse (S&P 500) et d'un investissement immobilier à Paris, de 2000 à 2023. Comme on peut le constater, la bourse offre un rendement plus élevé sur le long terme, bien que l'immobilier ait également connu une croissance notable


3. Comparaison des deux stratégies

À première vue, l'investissement en bourse semble avoir été plus performant, avec un capital de 432 000 euros en 2023 contre 280 000 euros pour l'immobilier parisien. Cependant, plusieurs éléments méritent d'être nuancés :

  • La volatilité : L'investissement boursier est soumis à de fortes variations, avec des périodes de gains importants mais aussi des pertes considérables. L'immobilier, en revanche, est perçu comme un placement plus stable, bien qu'il ne soit pas complètement à l'abri des crises (ex : crise des subprimes en 2008).

  • Les revenus passifs : L'immobilier offre un rendement locatif, générant des revenus réguliers. À l'inverse, les dividendes du S&P 500, bien qu'existants, sont souvent réinvestis, et les gains sont donc davantage accumulés à long terme.

  • La fiscalité : L'impôt sur les plus-values et les frais de gestion jouent un rôle clé dans la rentabilité. En bourse, les plus-values sont soumises à la flat tax en France, tandis que l'immobilier est soumis à l'impôt sur les plus-values immobilières après abattement pour durée de détention. L'avantage de l'immobilier réside dans les exonérations fiscales possibles après 22 ou 30 ans de détention.

  • L'effet de levier : L'investisseur immobilier peut utiliser le crédit pour acheter un bien plus important, augmentant ainsi sa rentabilité en comparaison avec un investissement en actions où l'effet de levier est plus risqué.

Conclusion : Quelle stratégie privilégier ?

L'investissement en bourse, en particulier sur des indices comme le S&P 500, peut générer des rendements impressionnants sur le long terme, malgré des périodes de volatilité. D'un autre côté, l'immobilier parisien reste une valeur sûre et tangible, avec des hausses régulières des prix et des revenus locatifs, ce qui en fait un placement attractif pour ceux qui cherchent une stabilité et une diversification.

Les deux investisseurs étudiés ont tiré parti de stratégies différentes mais toutes deux gagnantes sur deux décennies. L'important pour tout investisseur est de déterminer son appétit pour le risque, son horizon de placement et ses objectifs financiers avant de choisir entre bourse et immobilier.

Dans un monde financier en constante évolution, la diversification demeure une stratégie efficace pour optimiser les rendements tout en minimisant les risques.