Jeunes vs Seniors : deux visions de l’épargne qui redessinent la finance en 2025

05/07/2025
Jeunes vs Seniors : deux visions de l’épargne qui redessinent la finance en 2025
Jeunes vs Seniors : deux visions de l’épargne qui redessinent la finance en 2025

Épargne liquide, crypto, immobilier, assurance-vie, actions à dividende, SCPI...
En 2025, les lignes bougent. Et vite.

Jamais les comportements d'épargne n'ont été aussi différenciés entre les jeunes générations (18–35 ans) et les seniors (60 ans et +).
Les uns veulent flexibilité, sens, rendement court terme.
Les autres cherchent sécurité, transmission, et revenus complémentaires.

Mais au-delà des clichés, ces deux univers se croisent parfois… et pourraient bien se rapprocher.

Décryptage d'un choc de cultures patrimoniales — et de ce qu'il révèle de notre époque.

🧠 1. L'épargne des jeunes : liquide, digitale et idéologique

Les jeunes épargnants actuels ont grandi dans un monde instable :
➡️ Crise de 2008, pandémie, inflation, bulles crypto, climat anxiogène…

Leur rapport à l'épargne est donc :

  • court-termiste (ils veulent pouvoir mobiliser leurs fonds rapidement),

  • digital-first (banques en ligne, applis d'investissement, cartes cryptos),

  • et émotionnellement engagé (sujets ESG, économie circulaire, start-ups à impact).

Ils plébiscitent :

  • les livrets réglementés (surtout le LDDS pour sa souplesse),

  • les solutions d'investissement fractionné (immobilier, art, actions thématiques),

  • les cryptos et ETF thématiques (IA, green tech, gaming),

  • et parfois… rien du tout, préférant consommer ou rembourser leur crédit étudiant.

Mais malgré leur volatilité comportementale, les jeunes épargnants épargnent plus qu'avant — en particulier ceux issus de classes moyennes supérieures.

🏛️ 2. Les seniors : l'âge d'or de l'assurance-vie… et de la peur du risque

Les seniors, eux, ont intégré l'épargne comme une habitude ancrée.
Souvent propriétaires, peu digitalisés, ils sont fidèles aux produits classiques :

  • Assurance-vie multisupport (fonds euros, unités de compte pilotées),

  • SCPI et immobilier physique,

  • Obligations d'entreprise ou fonds datés,

  • Comptes-titres avec gestion sous mandat ou profil prudence.

Leur logique est avant tout défensive :

  • maintenir leur train de vie à la retraite,

  • transmettre efficacement à leurs enfants,

  • et se protéger de l'inflation… sans trop de volatilité.

Ils restent méfiants face aux cryptomonnaies ou à l'investissement en start-up, même si certains se laissent tenter via des CGP ou des plateformes.

🔄 3. Vers une hybridation des pratiques… par la contrainte ?

L'inflation persistante, la baisse des rendements garantis et la volatilité des marchés poussent les jeunes comme les seniors à s'adapter.

Quelques tendances communes émergent :

  • L'immobilier fractionné attire les deux camps : les jeunes pour commencer, les vieux pour diversifier.

  • Les PER individuels séduisent à tous âges, grâce à la carotte fiscale.

  • Les ETF grand public (MSCI World, Nasdaq 100) gagnent en notoriété.

  • Les deux générations expérimentent les fintechs de pilotage d'épargne (comme Ramify, Nalo, Yomoni…).

Les jeunes s'assagissent.
Les seniors s'ouvrent.
Et tous découvrent une forme de convergence entre performance, sens et simplicité.

📉 4. Pourquoi les CGP, les banques et les plateformes doivent s'adapter

Ce clivage générationnel oblige les acteurs traditionnels à repenser leur offre :

  • Les jeunes veulent du mobile, des simulateurs, du ludique, et du sur-mesure.

  • Les seniors cherchent de la pédagogie, du contact humain, et de la transparence.

Les cabinets de conseil, les banques privées et les plateformes patrimoniales qui réussiront seront ceux qui sauront :

adapter leur langage à chaque âge,
segmenter leurs supports d'investissement intelligemment,
et faire converger digital, humain et expertise.

Car au final, épargner, c'est choisir — et dans un monde incertain, aider à choisir est devenu une vraie valeur ajoutée.