L’ère des convictions raisonnées : comment la gestion d’actifs réinvente ses repères en 2025

03/07/2025
L’ère des convictions raisonnées : comment la gestion d’actifs réinvente ses repères en 2025
L’ère des convictions raisonnées : comment la gestion d’actifs réinvente ses repères en 2025

Le monde de la gestion d'actifs n'a jamais été aussi exposé à l'instabilité. Volatilité géopolitique, retour de l'inflation structurelle, fragmentation des blocs économiques, montée en puissance de l'intelligence artificielle… Dans ce contexte, les modèles d'allocation systématiques ou les approches purement benchmarkées montrent leurs limites. En 2025, ce ne sont plus les gérants les plus téméraires ou les plus prudents qui font la différence. Ce sont ceux capables de formuler des convictions structurées, lisibles et adaptables face aux multiples régimes de marché qui se superposent. La gestion active retrouve sa place. Non comme posture idéologique face à la gestion passive, mais comme méthodologie de lecture des signaux faibles. L'objectif n'est plus d'anticiper l'impossible, mais de positionner les portefeuilles à l'intérieur de probabilités mouvantes, avec rigueur.

🔍 L'allocation d'actifs face aux régimes d'incertitude

L'ancien triptyque actions–obligations–monétaires s'efface devant des architectures plus dynamiques. Les portefeuilles de conviction construits autour d'une lecture différenciée des cycles prennent le dessus.

Le retour en force des taux longs a obligé les gestionnaires à reconsidérer la duration, mais aussi à réévaluer la hiérarchie des primes de risque. Le couple rendement/risque ne suffit plus. Il faut intégrer de nouveaux paramètres : risques de liquidité, de concentration, de corrélation extrême, et de transition énergétique.

Dans ce contexte, la granularité devient une force. De plus en plus, les stratégies de gestion s'appuient sur une approche multi-scenario, intégrant des modèles probabilistes et des signaux qualitatifs. L'asset allocation devient ainsi un exercice non pas de prévision, mais de résilience.

🧠 Le rôle croissant de l'analyse fondamentale augmentée

Dans l'univers Carmignac et de ses concurrents de référence, l'analyse fondamentale n'a jamais disparu. Mais elle s'enrichit désormais d'une lecture algorithmique maîtrisée, sans verser dans la dictature du data mining.

Ce n'est pas l'IA qui pilote les portefeuilles, mais l'intelligence humaine renforcée par les bons outils. Les signaux de marché, les tendances sectorielles, les stress exogènes sont intégrés dans des modèles propriétaires qui servent à tester des convictions, pas à les générer mécaniquement.

Cette convergence entre approche fondamentale, analyse quantitative et indicateurs comportementaux permet une vision plus souple des valeurs, mais aussi des thèmes porteurs : infrastructures durables, santé défensive, digitalisation industrielle, hydrogène ou eau. La gestion thématique s'adapte, elle aussi, à ce nouveau régime d'analyse composite.

💼 Distribution, accès et pédagogie : les enjeux invisibles mais clés

Les sociétés de gestion performantes ne sont plus seulement de bons gérants. Ce sont aussi des acteurs pédagogues, accessibles et alignés. Les distributeurs, partenaires bancaires, CGP ou family offices exigent de la lisibilité, de la réactivité, et un contenu technique intelligent mais intelligible.

L'enjeu n'est plus uniquement celui de la performance brute. Il réside dans la capacité à incarner une philosophie d'investissement, à l'expliquer clairement, et à soutenir les réseaux dans leur relation avec leurs propres clients.

Cela passe par des contenus ciblés, des outils digitaux efficaces, des points marché bien calibrés, mais aussi une présence proactive dans les écosystèmes digitaux et professionnels. Être une marque de gestion en 2025, c'est aussi être un repère de méthode dans un marché fragmenté.