La catastrophe Atos

29/02/2024
La descente aux enfers d'atos
La descente aux enfers d'atos

Quatre mois après la démission inattendue de son directeur général, le géant français du secteur informatique, Atos, a confirmé avoir sollicité l'assistance d'un mandataire ad hoc afin de faciliter la renégociation de sa dette conséquente, s'élevant à 5 milliards d'euros. Actuellement, l'entreprise se prépare à céder certaines de ses branches d'activité. Bref le marasme à tous les étages pour ce qui aurait du être une pépite Française.

Par Bertrand Dubourg

La situation d'Atos, une catastrophe industrielle

Atos, firme d'origine française, emploie environ 110 000 personnes à l'échelle mondiale, dont près de 10% en France, et a généré un chiffre d'affaires de 11 milliards d'euros l'année précédente. Toutefois, la société fait face à d'importantes difficultés financières depuis deux ans, dues à des acquisitions trop ambitieuses et onéreuses au début des années 2000, à des erreurs stratégiques, et à un positionnement technologique mal adapté, notamment son retard dans l'adoption du cloud computing, désormais pivot de notre univers numérique.

À l'heure actuelle, la reconfiguration d'Atos semble être une étape cruciale, un processus qui pourrait s'inspirer des récentes restructurations observées dans d'autres grandes entreprises comme Orpea ou Casino. Il est envisagé qu'Atos pourrait vendre son secteur des services informatiques dédiés aux entreprises au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, tandis que ses activités liées aux supercalculateurs et à la cybersécurité pourraient être acquises par Airbus.

En attendant, Atos continue de gérer d'importants contrats, notamment la gestion des systèmes informatiques pour les prochains Jeux Olympiques, ainsi que l'exploitation de supercalculateurs pour des applications de défense cruciales pour la France. Cette situation a amené certains à suggérer une nationalisation temporaire d'Atos.

Cependant, le gouvernement reste réticent à utiliser le terme de nationalisation. Bruno Le Maire a simplement affirmé que l'État emploierait tous les moyens à sa disposition pour protéger les secteurs stratégiques d'Atos, une position jugée insuffisante par les syndicats de l'entreprise, particulièrement préoccupés par l'avenir de l'emploi.

Prochainement, les commissions des affaires étrangères et de l'économie du Sénat prévoient d'auditionner les dirigeants d'Atos, dans le but de clarifier les responsabilités dans cette crise et d'explorer des solutions pour préserver les ambitions françaises en matière de souveraineté informatique.

Cours Atos 2024. Image Google
Cours Atos 2024. Image Google

L'avis de RedacFi

La situation d'Atos illustre les défis auxquels les entreprises technologiques peuvent être confrontées dans un environnement en rapide évolution. La décision d'Atos de restructurer sa dette et de potentiellement céder certaines de ses activités souligne l'importance de l'adaptabilité et de la vision stratégique dans le secteur technologique. 

Il est crucial que les entreprises restent à l'avant-garde des innovations technologiques, telles que le cloud computing, pour maintenir leur compétitivité. La gestion de cette transition par Atos sera déterminante non seulement pour son avenir, mais aussi pour celui des employés et des secteurs stratégiques français. La prudence et l'innovation seront essentielles pour naviguer à travers ces temps incertains.

Dans le contexte actuel marqué par les récentes turbulences au sein d'Atos, notamment la démission de son PDG et les défis financiers considérables auxquels l'entreprise est confrontée, nous restons à l'écart

Les incertitudes entourant sa restructuration de dette et les potentielles cessions d'activités stratégiques pourraient entraîner une volatilité accrue de son action. Par conséquent, on reste vis-à-vis de l'investissement dans Atos pour le moment. Il est essentiel pour nous d'attendre une image plus claire de la stratégie de redressement de l'entreprise et de l'impact de ces mesures sur sa santé financière et ses perspectives de croissance à long terme. 

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