Qui sont les gagnants et les perdants de l'inflation?

25/05/2022
Image rédactionfinanciere.com
Image rédactionfinanciere.com

Pas un jour ne passe sans qu'on nous parle de l'inflation. Et à juste titre... Alors qu'en début d'année, les éminences grises des banques centrales nous assuraient que ce marasme ophidien serait de courte durée, ne dépasserait pas 2% et que tout redeviendrait à la normale en 2023, force est de constater que le Roi du Nord, en a décidé autrement. Et ce, en se lançant de manière "intempestive" (pour les Occidentaux) et murement réfléchie (côté Russie, Chine et Inde), d'envahir l'Ukraine. De quoi rabattre les cartes économiques et géopolitiques, pour un bon moment. En attendant que la planète mondialisée se recompose à coups de menace nucléaire, tout flambe, à commencer par les prix de l'énergie, en passant par les matières premières, sans parler des hausses des taux directeurs qui ne sont pas là pour doper le moral de la ménagère de moins de 50 ans.

Par Bertrand Dubourg de redactionfinanciere.com

Les gagnants de l'inflation

Comme à la Française des Jeux, ils ne sont pas nombreux nombreux...Néanmoins ils ont le mérite d'exister:


  • Les taux d'intérêt

ils vont, petit à petit, revenir à leurs niveaux d'équilibre et sortir des arcanes étranges des taux dits négatifs. Cela va donc bénéficier aux épargnants. Avec la  valorisation du prix des actifs (avec moins de primes de risque), il est possible de percevoir l'opalescence d'une stabilité financière à terme, avec moins de risque systémique. C'est verbeux, j'en conviens, mais l'idée est à peu près, celle-là.

  • Les agents économiques endettés

si leur revenu est indexé sur l'inflation, le ratio « stock dette/revenu » baisse mécaniquement. c'est un désendettement indolore.

  • Les investisseurs qui disposent de revenus fonciers indexés sur l'inflation

Le bonheur des uns fait le malheur des autres dit l'adage populaire. Ici, c'est le locataire, en l'espèce, qui passe à la caisse en "Fraiche", en vertu du contrat de bail qu'il aura signé avec son propriétaire.

  • Les banques

On les avait presque oubliées. Elle sont de retour comme Arnold Shwarzenegger dans Terminator 4, ou des hirondelles au printemps, qui auraient éviter le Sud-Ouest. Tel le Phénix qui renait de ses cendres, les banques et les assureurs redeviennent rentables. Magie de la hausse des taux d'intérêt.

Votre sagacité m'aura devancé: Les grands gagnants sont les agents Smith de la matrice qui ont accès aux liquidités, à savoir:

  • Les banques
  • les assurances
  • les fonds d'investissements
  • les fonds spéculatifs
  • les grandes sociétés dotées d'un bon taux de rendement

Les perdants du game...

  • Les épargnants et les investisseurs qui disposent de revenus fixes de type obligataires ou monétaires. Ce n'est pas une hausse du livret A cet été de 0,5% qui fera basculer l'Europe de plein pied dans le Métaverse et les lunettes connectées.
  • Les ménages: éternelles victimes économiques via leur pouvoir d'achat et qui vont continuer à se prendre d'énormes coups de boutoir en commençant par la pompe à essence...Vive le vélo nous disent-ils à longueur de JT! (100 ans de recherche automobile pour revenir au vélo? 

Isn't it ironic? Alanis Morissette

  • Les entreprises, sans pricing power (c'est à dire la capacité à transmettre la hausse de leurs coûts de production dans les prix)
  • Les secteurs économiques qui dépendent du pouvoir d'achat des autres par le recours à la dette: typiquement l'immobilier en général.
  • Les actions (à part peut-être les défensives, le secteur de l'armement et quelques ETF indexés sur les matières premières): si les taux d'intérêt grimpent, tel un maillot à poids une pente du Vercors au mois de juillet, les flux d'épargne reviendront vers des actifs moins risqués. C'est ce qui arrive déjà aux valeurs technos du Nasdaq qui sont à la peine depuis quelques semaines. 

En résumé les grands perdants de l'inflation sont: 

  • les salariés qui ont des revenus fixes (privé et public)
  • les retraités 
  • les chômeurs, 
  • les intérimaires
  • Bref, à vue de nez, à peu près tout le monde

Le mot de la fin d'Irving Fischer

L'inflation peut se définir: comme le niveau des Prix est fonction de la Masse Monétaire émise / disponible et de sa Vitesse de circulation, rapporté aux Transactions  ( achats et ventes de biens et services) Irving Fischer, Professeur d'Économie à Yale