SVB en déroute

13/03/2023

Jeudi, un vent de panique s'est emparé des marchés boursiers. La banque californienne Silicon Valley Bank (SVB), qui est peu connue du grand public, a été fermée vendredi par les autorités américaines, ce qui a perturbé tout le secteur bancaire en bourse. Les investisseurs se sont interrogés sur les conséquences de ce qui représente non seulement la plus grande faillite bancaire aux États-Unis depuis la crise financière de 2008, mais aussi la deuxième plus grosse défaillance d'une banque de détail outre-Atlantique.

Par Bertrand Dubourg

La SVB, qui est la 16ème banque américaine en termes d'actifs (209 milliards de dollars fin 2022), est spécialisée dans le financement des entreprises de la technologie. Depuis quelques mois, ce secteur rencontre des difficultés qui réduisent la capacité de ses acteurs à réaliser des levées de fonds. Cela se produit dans un environnement marqué par un resserrement des politiques monétaires des banques centrales.

Les clients de la SVB ont massivement demandé à récupérer leur argent, mais la banque n'était pas en mesure de répondre à cette forte demande de retraits. Pour éviter de faire face à une crise de liquidités, la banque a annoncé mercredi soir qu'elle allait chercher à lever rapidement du capital, sans y parvenir, et vendre pour 21 milliards de dollars de titres financiers, mais en perdant 1,8 milliard de dollars au passage.

Cette annonce, quelques jours après la liquidation de Silvergate Bank, un établissement surtout présent dans les cryptomonnaies, a surpris les investisseurs et a ravivé les craintes sur la solidité de l'ensemble du secteur bancaire. La rapide montée des taux d'intérêt a fait baisser la valeur des obligations dans les portefeuilles des banques, déclenchant un mouvement de panique sur les marchés, où les quatre plus grandes banques américaines ont perdu 52 milliards de dollars jeudi. Les banques asiatiques et européennes ont également flanché.

La Société Générale à Paris a perdu 4,49%, BNP Paribas 3,82% et Crédit Agricole 2,48%. Ailleurs en Europe, la Deutsche Bank a lâché 7,35%, la Barclays 4,09% et la UBS 4,53%. À Wall Street, les grandes banques se sont ressaisies vendredi après la déroute de la veille. JPMorgan Chase prenait à la mi-séance 2,3%, tandis que Bank of America et Citigroup évoluaient près de l'équilibre. Des banques régionales étaient en revanche plus dans la tourmente, First Republic et Signature Bank lâchant par exemple chacune 23%.

Les autorités américaines ont pris officiellement possession de la banque vendredi.