L'économie de la connaissance et le résidu de Solow

05/04/2022


L'essor des TIC pour technologies de l'information et de la communication a créé un engouement certain dans le Landerneau des chercheurs en économie du monde entier. Il s'agissait de trouver de nouvelles impulsions et de nouveaux relais de croissance dans une économie capitaliste en perte de vitesse. Ainsi les TIC se révèlent être dès les années 70, un jalon prometteur censé développer le capital humain, les connaissances et, in fine, le poids des formations dans les économies développées. C'est ce qu'on appelle l'économie de la connaissance

Par Bertrand Dubourg, Rédacteur web SEO économique

Une définition de l'économie du savoir

L'économie du savoir et de la connaissance est une étape nouvelle du développement économique et industriel qui repose sur les actifs incorporels, le capital humain et l'innovation sous toutes ses formes...

Lire aussi La cryptomonnaie Solana

Les études empiriques des chercheurs en économie ont clairement démontré le poids de la connaissance en général dans le déterminisme économique.

En d'autres mots...

A notre époque, marquée indubitablement par une économie hyper concurrentielle, la véritable richesse n'est plus uniquement matérielle. La compétitivité réside désormais dans le savoir Humain et ses aptitudes créatrices afin d'innover innover, de créer de nouveaux paradigmes, et in fine, d'inventer.

Lire aussi Investir au Portugal en 2022

Être riche signifie désormais la capacité de produire des idées tout en optimisant les processus de production et de management. Les forces motrices de la croissance se déplacent de la matière et de l'énergie vers l'information, le savoir et la capacité à innover.

Les origines de l'économie de la connaissance

L'économie de la connaissance trouve sa source aux Etats-Unis, à l'Université de Stanford. Dès les années 50, Robert Solow développe un modèle de la croissance du produit intérieur brut (PIB).

Ce modèle prévoit la division de la croissance du PIB en deux composantes, à savoir:

  1. l'augmentation quantitative des facteurs de production par le travail et le capital

  2. Le « résidu de Solow » à savoir le progrès technique.

Quel est l'impact de ce résidu de Solow dans le PIB?

Il tend à penser que cet impact est inversement proportionnel au rendement périssable du capital qui épuise de par lui-même son potentiel de croissance. En effet, un modèle de croissance économique basé sur le facteur travail n'augmente pas la richesse des individus si elle est due seulement à un essor démographique. À contrario, si on fait travailler davantage une personne, le PIB augmentera mécaniquement mais avec un bien être qui diminuera corrélativement.

Lire aussi La taille critique pour une entreprise, c'est quoi?

Les années 80 marquent la fin définitive des 30 Glorieuses et de la belle croissance Pompidolienne et Giscardienne. Dès lors, les chercheurs se concentrent à nouveau sur le résidu de Solow.

Paul Romer, en 1986, apporte sa pierre à l'édifice conceptuel popularisé par Solow en intégrant le progrès technique comme un facteur intrinsèque de l'augmentation du PIB. Il pose ainsi le principe du learning-by-doing.

Dès cette époque, les Etats-Unis prennent véritablement conscience de l'importance de l'éducation et de la formation dans l'accroissement de productivité.

La théorie de la croissance endogène

La théorie de la croissance « endogène » est née. Le Japon comprend vite l'intérêt du concept en consacrant 3 % de son PIB en R&D. Les Nippons basent leur économie sur l'augmentation des ressources consacrées à la production et à la transmission des connaissances et mettent "le paquet" en termes d'éducation et de R&D au sein de leurs firmes et de leurs universités.

Lire aussi Investir dans les forêts

L'économie de la connaissance est mesurable

Le développement d'une société ou d'un pays n'est pas uniquement lié à sa bonne santé économique mais davantage dans ce qu'elle met en œuvre pour pallier ces lacunes. la recherche de la prospérité. Ainsi, la connaissance est un critère à prendre en compte car elle permet d'accroître le niveau d'une population et de de devenir une vraie locomotive à son développement, quelques années plus tard.

Aujourd'hui, la concurrence se concentre entre les entreprises au niveau de la création, de l'utilisation et de l'accumulation de connaissances. Les ressources immatérielles exigent aujourd'hui de mobiliser des savoirs afin de valoriser et créer des richesses.

Par exemple, pour mesurer l'économie du savoir d'un pays, la Banque Mondiale a créé La KAM qui compare 146 pays sur la base de 148 indicateurs afin de mesurer les progrès réalisés dans quatre piliers à savoir:

  • l'éducation

  • l'innovation,

  • les technologies de l'information et des télécommunications,

  • le cadre économique et institutionnel.

Le modèle de la triple hélice

La triple hélice est une idée qui modélise les rapports dans les relations entre:

  • les universités

  • les industries

  • la gouvernance.

Dans un modèle de triple Hélice, les sphères institutionnelles de l'université, de l'industrie et de la décision politique assument chacune le rôle des autres entités. Ainsi, les universités acceptent d'élaborer une atmosphère quasi-industrielle, ou jouant le rôle d'un gouvernement de substitution pour organiser la recherche au niveau local.

Lire aussi Comprendre la Pyramide de Ponzi

Cette approche de la triple hélice met en exergue une certaine continuité historique. La notion allégorique de la triple hélice fait référence à une interdépendance dynamique entre les trois pôles, à l'image de la double hélice de l'ADN.

Le concept de triple hélice met en lumière la naissance d'une nouvelle donne dans l'économie de la connaissance. Concrètement, dans cette strate, des entités spécifiques du monde universitaire, de l'industrie et du gouvernement vont tenter ensemble de résoudre des problèmes nouveaux dans un monde qui se transforme à une vitesse grand V. La triple hélice est la résultante d'un ordre social basé désormais sur l'économie de la connaissance.

Info Bonus: la classement PISA de la France.